Ahmed Essyad : Un gentleman-farmer



Ahmed Essyad vit dans une ferme située à quelques kilomètres du centre de la commune d’Oued Jdida entre Meknès et Fès. Il s’y est installé en 1995 après être venu une première fois dans ce lieu en 1987 pour une période de deux ans. Il résida ensuite pendant quatre ans dans le bâtiment de la chartreuse d’Avignon, tandis que son frère prenait la ferme en charge. Puis il revint au Maroc dans cette terre de silence qui est pour lui comme une autre chartreuse. Lieu magique où l’on se trouve à distance de tous les bruits, à distance de soi-même également. La ferme est louée à un Meknassi aujourd’hui installé à Casablanca. Dans l’exploitation, on trouve des arbres, des oliviers plantés en lignes, et des céréales présentes dans l’espace qui sépare les arbres. Il a aussi un poulailler avec des volailles diverses, des moutons d’espèces différentes, des chevaux et un âne du Poitou, dont la présence paraît quelque peu incongrue dans cet environnement. Nous sommes accueillis par la jeune épouse d’Ahmed Essyad, Saïda, par sa fille Leïla, par l’employée de maison et un commis qui habite un écart situé non loin de la ferme enfin par le chien, un braque coloré et affectueux appelé, évidemment, Picasso.

Jardins du Maroc : Vous êtes né à Salé en 1938. Pourquoi portez-vous le nom d’Essyad ? Il y a, en langue arabe ambiguïté, ce nom pouvant qualifier autant un pêcheur qu’un chasseur.

Ahmed Essyad : Mon père était chasseur. Mon grand-père était chasseur. Aussi l’officier d’état civil, lorsqu’il a fallu trouver un nom, a trouvé tout naturel, les connaissant, de leur donner ce nom-là. Mon grand-père chassait le lièvre à cheval au moyen d’un faucon dressé. Il allait, le plus souvent, dans le Gharb, à l’Est de la ville de Salé où il demeurait. La zone était très giboyeuse. On trouvait des sangliers à quelques kilomètres de Rabat, à la hauteur du centre d’éducation populaire qui se trouvait dans la forêt de la Maâmora. Il faut dire que les comportements des anciens chasseurs marocains différaient du tout au tout de ceux des chasseurs actuels. On peut, en effet, les appeler désormais des « viandards » puisque leur plaisir est de tuer pour tuer et non plus pour manger. Leur but est de faire des tableaux de chasse. Pour cela, ils lâchent, artificiellement, un gibier d’élevage, incapable de se défendre dans des chasses amodiées comme celles qui existent dans la région d’Ouezzane. Et ils ne peuvent alors chasser que les animaux qu’ils ont libérés aux fins de la chasse comme des perdreaux, des lièvres ou des sangliers. Aujourd’hui, les vrais animaux sauvages, comme les gazelles, ont été massacrés.
Ce ne sont pas les Européens qui ont accompli ces actes. Ces grands massacres ont eu lieu tout de suite après l’Indépendance lorsque les règlements précédents ne furent plus respectés. Les nouveaux chasseurs partaient en Land-Rovers et massacraient les troupeaux. Il n’y a pas eu que les gazelles qui furent victimes de ces massacreurs. Les mouflons payèrent aussi un lourd tribut. Ces faits eurent lieu un peu partout, en particulier au jbel Ayachi qui est maintenant une réserve de chasse bien contrôlée. Toutefois, le comptage qui fut fait dans cette zone, tout de suite après l’Indépendance, releva le nombre de 4 000 têtes. Il n’y en a plus que 500 actuellement.
Ce problème est général en Afrique et peut-être dans le tiers-monde. Il vient du fait que les nouvelles générations n’ont plus d’éducation écologique. Alors qu’auparavant, tant qu’existèrent les groupes d’‘Abidat rma au Maroc, les pratiques étaient différentes. Les ‘Abidat rma étaient organisés comme une confrérie soufie. Ils refusaient les armes à feu n’utilisant, comme au Japon, que le tir à l’arc. Et ces hommes, qui savaient quel était le sens du tir, qu’en réalité, ils tiraient sur eux-mêmes et non sur le gibier, avaient une éthique du prélèvement et un très grand respect du gibier. Dans leur groupe ne pouvait pas monter qui voulait à cheval. De même ne pouvait pas tirer celui qui le voulait et particulièrement celui qui ne prétendait le faire que pour son plaisir. Moi-même, j’ai connu une période d’apprentissage de deux ans imposée par mon propre père. Et durant cette période, je n’avais pas le droit de toucher un fusil. Ce fut mon initiation.
Cette éthique des ‘Abidat rma a disparu après l’Indépendance. La petite bourgeoisie urbaine pratique la chasse désormais comme un sport et elle a introduit la notion de « tableau de chasse » qui n’existait pas auparavant chez les rma-s. Aujourd’hui, la chasse au faucon n’existe plus que dans les Doukkala. Le problème est que ces nouveaux chasseurs prétendent détenir la vérité.

Jardins du Maroc : Quel est votre lien avec la terre ?

Ahmed Essyad : Le rapport de tout être avec la terre est racinal. Nous sommes issus de l’argile. Et tout ce qui concerne la terre nous concerne également. Durant cette année 2008, nous avons subi une calamité, les gelées qui ont duré trois jours et qui ont détruit la récolte des oliviers sauf dans les parties basses des arbres sous le feuillage. Car nous ne sommes pas ici en zone irriguée où une deuxième floraison a pu avoir lieu. Et cela nous touche profondément car nous sommes dans des pays où, comme en Espagne, il y a une vraie civilisation de l’olivier, un peu comme ce qui concerne le vin en France. Ici, dans cette ferme, je trouve paix, silence, une distance aussi avec le mouvement quotidien des cités. C’est aussi, pour moi, un retour à l’enfance où j’étais partagé entre l’école libre Nahda du nationaliste Qâdirî de Salé et l’exploitation agricole de mon père. Comme l’espace bâti, à l’époque, n’atteignait pas encore les remparts de la ville de Salé, cette exploitation était en partie, pour les deux hectares de maraîchage, intra-muros. Le reste se situait sur le plateau de Bettana, mais aussi en bordure de mer dans la zone de Sidi Moussa. J’ai travaillé très jeune dans cette exploitation où je savais tout faire, de l’extraction des eaux par des mulets, car il n’y avait pas de pompe mécanique à cette époque, à leur partage et à l’irrigation des plantes. Une douzaine de bêtes était affectée à cette tâche qui mobilisait trois bêtes durant la journée et deux durant la nuit. Nous avions également quelques chevaux. Chaque semaine, nous les amenions dans l’estuaire pour qu’ils puissent prendre un bain. C’est ainsi que j’ai appris à nager très jeune en m’accrochant à la queue d’un cheval. Nous avions aussi des vaches laitières. À cette époque, il y avait encore de 70 à 80 % des Marocains qui étaient paysans.
J’ai vécu en France à partir de 1962 et mon rapport à la terre s’est donc distendu. Mais il n’a jamais été coupé car je revenais chaque année passer de deux à trois mois au Maroc, en grande partie dans la ferme de mon père dont le bassin destiné à l’irrigation, qui avait deux mètres et demi de profondeur, servait de piscine pour mes enfants.

Jardins du Maroc : Que cultivez-vous ici ?

Ahmed Essyad : La ferme est composée de bandes de céréales séparées par des oliviers. Nous produisons donc des olives et du bétail, chevaux, moutons et volaille que nous avons dû récemment enfermer à cause de la grippe aviaire. La vente des moutons équilibre juste les salaires des cinq ouvriers et les dépenses de l’élevage comme les vaccins des animaux. Mais il y a d’autres frais comme l’entretien du tracteur. Cette année, cela ira mieux à cause des pluies. Il y a maintenant un peu d’eau dans le puits. Mais ce n’était pas le cas les années précédentes. Les dépenses annuelles sont, dans ce secteur, actuellement, de 5 000 Dh par hectare. C’est mon épouse qui fait les comptes de la ferme et en contrôle la gestion. C’est aussi elle qui tient désormais le livre des naissances des animaux et qui administre les vaccins. Elle donne aussi aux animaux leurs noms selon les lettres imposées par l’année de naissance. C’est ainsi qu’un de nos chiens, né l’année du V, est devenu Verdi. Aussi envisageons-nous, avec mon épouse, de transformer cette ferme en maison d’hôtes afin d’avoir des revenus supplémentaires. Nous avons déjà une chambre dans la ferme et une maison de berger à proximité de la ferme principale.

Jardins du Maroc : Comment varient les rendements des céréales ?

Ahmed Essyad : L’eau n’existe que dans la vallée située entre le plateau où nous nous trouvons et le massif du Zerhoun. Nous sommes ici en zone bour. La nappe phréatique est inexistante, peut-être même inatteignable. Un forage de 250 m a été réalisé sans succès. Certains pensent qu’il faudrait descendre jusqu’à 900 m. On est en présence d’une nappe stratégique car d’elle dépendent les activités des agriculteurs, mais qui comprend cette notion actuellement au Maroc où les prélèvements les plus anarchiques sont tolérés ? Ce qui est incroyable, c’est qu’il y a vingt ans, il y avait trop d’eau ici. Mais il faut dire qu’on ne trouvait un puits que tous les 300 ou 400 mètres dans la zone qui surplombe notre région entre le Moyen-Atlas et la vallée. Dans la même zone, il y a aujourd’hui de deux à trois puits à l’hectare. J’ai donc vu, peu à peu, toutes les sources tarir, les nappes ont baissé, ce à quoi il faut ajouter un déficit terrible de pluviométrie. Ceux qui ne vivent pas près de la terre ne se rendent pas compte de la catastrophe qui se prépare. Je peux aussi donner l’exemple de la seguia de l’oued Jdida destinée à irriguer les champs bordant cette petite rivière. Il y a quelques années, elle descendait deux ou trois kilomètres plus bas que son terme actuel dans une zone de roseaux. J’ai pu encore l’utiliser cette année, mais je ne sais pas ce qu’il en sera l’an prochain. Je ne pourrai, peut-être, plus le faire. Moi-même, qui suis passionné de pêche à la truite, je vois disparaître les ruisseaux du Moyen-Atlas ou du Haut-Atlas, tout particulièrement en amont de Demnate. La situation est devenue tellement dramatique que les petits bergers peuvent attraper les truites à la main. J’ai vu les rivières devenir de petits ruisseaux et j’ai vu disparaître les petits ruisseaux. Il faut le savoir pour comprendre notre situation. Ici, les rendements varient, pour cette raison, de 1 à 10 d’une année à l’autre et cela sans aucune prévision possible à la différence des zones irriguées où l’on peut faire des calculs et donc analyser, par exemple, les conséquences d’un prêt sur le moyen terme.

Jardins du Maroc : Quelles sont les céréales que vous cultivez ?

Ahmed Essyad : Il s’agit d’orge. Il est protégé du vent par les rangées d’oliviers. Cette plante est coupée, séchée au sol puis bottelée afin de réaliser des réserves pour les animaux.

Jardins du Maroc : Mais l’activité principale n’est pas la culture des céréales puisque celles-ci sont destinées à la nourriture des animaux. Quels sont les animaux que vous élevez ?

Ahmed Essyad : Essentiellement des moutons de race Timahdit, aux têtes brunes caractéristiques, et des Sardi, aux têtes blanches et noires, mais aussi des Mérinos d’origine européenne utilisés, comme les Lacaune et les Île-de-France pour l’amélioration génétique de ces moutons. La race Timahdit est la race du Moyen-Atlas. Elle est réputée et appréciée pour sa bonne conformation, sa facilité d’engraissement, son rendement en carcasse et sa rusticité. Elle a un gabarit moyen pour les femelles 45 à 55 kg et pour les mâles 60 à 80 kg. Cette race possède une tête brune fauve uniforme. La laine et les pattes sont de couleur blanche. Le profil est brusqué et le chanfrein est droit et assez épais. Les cornes, absentes chez la femelle, sont régulières chez le mâle. La toison est relativement bien fournie, ce qui confère à l’animal une bonne résistance à la pluie, la neige et le froid. La race Sardi est très bien adaptée aux parcours assez pauvres des plateaux de l’Ouest (Beni Meskine, Chaouia, Tadla et Sraghna), Les races marocaines sont assez proches génétiquement, mais éloignées des races françaises.
On constate qu’il n’y a pas de races pures dans la ferme. Nous ne sommes pas ici dans une zone dite « berceau de race », aussi pouvons-nous faire tous les croisements possibles. Les moutons croisés bénéficient, en effet, des qualités de chacune des races d’origine, qu’il s’agisse de la viande ou de la laine. Car nous tondons régulièrement les moutons pour en vendre la laine. Nous produisons de la laine naturellement de couleur marron foncé qui sera ensuite utilisée telle quelle. Elle est très résistante et donc recherchée pour cela. Il n’en est pas de même pour les laines qui seront ensuite artificiellement colorées. En ce qui concerne la viande, les moutons sont surtout vendus pour l’aïd. Mais, pour bien les vendre, il est nécessaire qu’ils aient des cornes bien apparentes. Cela impose de les élever en batterie, ce que nous faisons ici et ceci nous donne un avantage sur ceux qui élèvent leurs moutons en plein air. Ainsi, nos moutons sont plus gros car nous disposons d’aliments de bonne qualité et ils seront mieux vendus.
J’ai appris sur le tas à maîtriser l’élevage des moutons. Mon premier projet était de n’élever que la race Timhadit, mais je me suis rapidement rendu compte qu’il était difficile de la faire loin du berceau de la race. Je ne bénéficiais pas du réseau des circuits associatifs. En associant diverses races, dont des Oujdis, je suis proprement en train de créer une race locale spécifique à la région d’Oued Jdida. Pour cela, j’ai longuement tâtonné avec les Île-de-France et les Mérinos précoces. J’ai sélectionné au cours du temps des agnelles en fonction de leur qualité de résistance dans les terres d’ici, mais aussi de la qualité de leur viande que je vends à Meknès. Je ne produis pas de lait en raison du manque d’eau. Quelques éleveurs seulement dans cette région font de la chèvre laitière car ils disposent de verdure en quantité suffisante.

Jardins du Maroc : Y a-t-il des prédateurs ?

Ahmed Essyad : Tout récemment, une couleuvre est venue manger un colvert de l’élevage. Mais il n’y a plus de fouine en ce moment. Non loin d’ici, une vipère vient de tuer un paysan qui voulait la tuer en soulevant une pierre à mains nues. Il a alors été mordu au petit doigt. Les paysans sont alors partis chasser ce serpent et ils l’ont tué à coups de pierres.

Jardins du Maroc : Il y a aussi des chevaux ?

Ahmed Essyad : Je possède une pouliche arabe barbe que j’ai trouvée par une chance extraordinaire. Mon épouse voulait me faire un cadeau. Je me trouvais alors au Souk Khmis de Fès et je suis littéralement tombé sous le charme d’une pouliche qu’un éleveur de chevaux de course vendait à cause de ses crises d’asthme qui l’empêchait de courir. Or je ne désirais que monter ce cheval. J’ai débourré ensuite cette pouliche avant de l’emmener aux haras de Meknès pour la reproduction. On me demanda sa date de naissance et je m’aperçus qu’elle avait déjà 9 ans lorsqu’elle fut fécondée pour son premier poulain. Il est vrai que je la considérais comme étant mon enfant. Et je suis sûr que ma jument m’aime beaucoup. Elle porte actuellement un second poulain.
On trouve donc ici des chevaux de race dont l’élevage est rendu possible par la présence du haras régional et jumenterie de Meknès qui permettent une monte de qualité. Il s’agit d’un des plus important des haras du Maghreb, voire de tout le bassin méditerranéen. Il comporte, en effet, sur 77 hectares, 200 étalons et une trentaine de juments (10 juments arabes, 12 barbes et 7 barbes arabes). On y sélectionne les animaux selon leur beauté et leur conformation et non selon leurs performances sportives. On y cherche, en particulier, d’y conserver la race barbe, une race locale. Mes deux chevaux ont été primés lors du concours des éleveurs de la Wilaya de Meknès-Tafilalet. Je suis fier de ma progéniture.
J’ai été mis au courant de la technique d’élevage de « l’homme qui parlait à l’oreille des chevaux ». Les instructeurs équestres se veulent les maîtres des chevaux. Or il y a plusieurs façons de contraindre le cheval. On peut le faire par la dureté, la cruauté, la douleur. On peut aussi apprendre à « penser » cheval en se basant sur l’éthologie des partenaires. C’est ce qu’a fait un passionné du cheval qui a produit une nouvelle forme de « horsemanship », de domination par le cavalier. Ces nouveaux maîtres commencent par faire tourner le cheval en le chassant et en le regardant droit dans les yeux. L’animal commence alors à faire l’imbécile. Puis, à un moment, on constate qu’il dresse l’oreille. Enfin, il abaisse sa tête sur les sabots des pattes avant. On le fixe alors en direction de la croupe. Après cette phase d’observation, l’animal finit par aller vers l’homme et il pose sa tête sur son épaule en signe de soumission. Cette opération doit être répétée plusieurs fois, mais elle est, chaque fois, plus courte. Je l’ai vérifié, cela marche à la perfection.

Jardins du Maroc : Y a-t-il des risques de grippe aviaire dans cette région ?

Ahmed Essyad : Nous sommes dans une zone de passage des aigles, mais non des oiseaux migrateurs qui passent d’un continent à l’autre.

Jardins du Maroc : Et vos chiens ?

Ahmed Essyad : Ils ont parfois des regards qui ne plaisent pas toujours à mon épouse. Une fois, alors que j’étais absent, pour les calmer alors qu’ils étaient très excités, elle a dû utiliser mon parfum, ce qui a eu un effet immédiat.

Jardins du Maroc : Le soir, quand vous êtes fatigué, que faites-vous actuellement ?

Ahmed Essyad : J’écris actuellement de courtes pièces pour piano, des préludes, qui durent entre 4 et 10 minutes. J’ai deux projets, une pièce pour le cinquantième anniversaire, en 2012, des Percussions de Strasbourg auxquelles s’adjoindront un ensemble vocal et des musiciens du Haut-Atlas. Le chef permanent de l’orchestre de Casablanca m’a commandé une création mondiale. Je vais reprendre la mise en scène du Collier des ruses, le premier opéra qui ait jamais été écrit en langue arabe et que j’ai composé en 1977. Il a été repris au Théâtre National de Strasbourg en 1994. Ce fut une des œuvres qui a marqué le Festival d’Avignon. Mais pour cela, il est nécessaire de trouver de trois à quatre millions de dirhams. Je n’ai pas besoin de salle pour ce projet. Il me faut simplement trouver un lieu qui a du sens. J’avais pensé au fort de Salé, mais ce ne sera pas possible à cause des bruits de la mer et de l’acoustique du lieu puisque les murs renvoient les sons. Je termine la rédaction de mon cinquième opéra al-Hallâj. Je souhaiterais que sa création mondiale se fasse à Meknès. J’ai aussi envie que quelqu’un puisse filmer au Maroc cet opéra.