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LE JARDIN MAJORELLE : La maison bleue

Il fallait oser !


Bouchra Bensaber - Jacques Majorelle a tout simplement créé un lieu sublime. Orient et Occident s’y croisent pour notre plus grand bonheur. Et dire que cet endroit magique, qui a failli disparaître, nous rappelle à chaque instant que nous avons tant
de jardins à préserver ici- bas…


Le jardin entourant son atelier est planté de différentes essences.
Le jardin entourant son atelier est planté de différentes essences.

Le jardin entourant son atelier est planté de différentes essences.

Lorsqu’on pénètre dans le jardin Majorelle, le premier choc est celui des couleurs: ce bleu outremer bien sûr,mais aussi le vert Véronèse ou le jaune vif des potiches. Ce que l’on retient aussi c'est l'extrême modernité de la villa qui n'a pas pris une seule ride : splendide, avec une classe et une légèreté intemporelles. Une villa d'artiste! Et chaque fois que l’on retourne (pour les amoureux du lieu) voir cette villa et ses jardins, on y est si bien et si heureux au milieu de cette profusion de couleur… Le plaisir est d'autant plus grand qu'il vient en opposition avec la vie tumultueuse et pétaradante de la ville environnante. Les bancs disposés au milieu des palmiers sont une invitation à la détente et l'oisiveté. Le nom du jardin vient de son créateur, le peintre Jacques Majorelle qui, en 1919 s'installe à Marrakech. En 1924, il acquiert un terrain à l'extérieur des remparts de la ville, où il fait construire son atelier en 1937. L'artiste peint sa villa dans les tons vifs où domine le bleu. Les gens, surpris de cette couleur, l'appellent d’emblée le bleu Majorelle. Le jardin entourant son atelier est planté de différentes essences des cinq continents, principalement des cactus et des bougainvillées. C’est cet ensemble qui, plus tard, deviendra le jardin Majorelle. Suite à un accident de voiture, Majorelle rentrera à Paris où il mourra en 1962. Après la disparition de son créateur, le jardin reste ouvert au public et subit de fortes dégradations.

Renaissance
d’un jardin


En 1980 Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, qui n’étaient jusque-là que des visiteurs et admirateurs du jardin Majorelle, le rachètent. Ils le sauvent ainsi des spéculations immobilières qui menaçaient quasiment tous les anciens jardins de Marrakech. Commencent alors les travaux de restauration, avec l’aide de l’ethnobotaniste Abderrazak Benchaâbane. Pierre Bergé se souvient : «le jardin Majorelle et nous, c’est une histoire d’amour. En 1966, nous sommes arrivés Yves Saint Laurent et moi-même à Marrakech. Neuf jours après notre installation dans la ville, nous y avons acheté une maison dans la médina : « Dar El Hanch ». Mais très vite nous avons découvert la ville et surtout le jardin Majorelle. Nous savions qui était le peintre en question et qui était son père. À l’époque, les seuls visiteurs étaient (surtout) de jeunes étudiants qui payaient l’entrée un dirham. Nous y sommes venus tous les jours, puis tous les soirs. Quelques années plus tard, nous avons acquis une maison juste à côté de ce lieu si charmant et si poétique. Puis, nous avons appris qu’il allait être vendu pour se transformer en hôtel. Nous l’avons donc acheté». La végétation s’était développée de façon luxuriante, mais anarchique. Il fallait donc réorganiser l’espace et maîtriser cette végétation luxuriante. En 1999, Bergé pense à l’aménagement de la flore et aussi au mode d’administration du jardin. Celui-ci avait été cédé en 1997 à un Trust anglais «The Majorelle Trust». Il fallait donc réfléchir à une forme juridique appropriée à ce rachat. En mars 2000, ils décident de le restaurer en le dotant d'importants moyens. Pendant 9 mois des équipes de jour et de nuit (car il fallait arroser certaines plantes même la nuit) installent des systèmes d'irrigation automatique qui permettent la réduction de 40 % des dépenses d'eau. C’est ainsi que ce système permet de réguler efficacement la répartition de l'eau selon les heures de la journée et les besoins spécifiques de chaque plante. Pour rester fidèle à l'esprit de Jacques Majorelle, véritable amoureux des plantes exotiques, la collection s'enrichit de plusieurs espèces rares. Certaines curiosités botaniques ont été importées des cinq continents. La flore du jardin passe ainsi de 135 espèces en 1999, à 300 espèces. Une superbe collection de cactus installée sur une parcelle ensoleillée ouvre le bal. Suit la touche personnelle d’Yves Saint Laurent qui propose de couvrir le sol avec des galets de l’oued. Des plantes, des palmiers, des bambous et des fougères sont importés d’Amérique latine et d’Océanie. Et pour que les parterres restent fleuris toute l’année, des bougainvillées et certaines variétés de fleurs sont judicieusement choisies par Benchaâbane et rajoutées. Tous les bassins sont repeints (pour garder l’esprit Majorelle) et aménagés avec une végétation hydrophile. Le décorateur Bill Willis a modifié l’entrée des jardins pour préserver leur mystère (on les découvre peu à peu).
Depuis, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent ont légué ce magnifique jardin au patrimoine marocain. Aujourd’hui, une équipe de vingt jardiniers œuvre quotidiennement à l'entretien du jardin, des fontaines et bassins.

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