«Casablanca est le moteur de développement du pays, si elle reste à la traîne, elle freine le développement de tout le Maroc», ajoute Hamid Ben Elafdil, directeur du Centre régional d’investissement de Casablanca (CRI). Ces différents intervenants ne se voulaient pas démotivés, mais juste réalistes et conscients de la taille des défis à relever.
La mobilisation pour le développement de la ville est plus que jamais importante. D'ailleurs, à l'atelier organisé mercredi 8 mars par l'Ulpim et l'Alpic (Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Casablanca), en partenariat avec L'Economiste, personne ne manquait à l'appel. Tous les décideurs de la région étaient là, Mohamed Kabbaj, wali du Grand Casablanca et Mohamed Sajid, maire de la ville à leur tête. L'objet de la rencontre était de traiter la question «Quel urbanisme pour Casablanca?».
Impossible, toutefois, de donner une réponse précise. Et pour cause, les hésitations restent toujours de mise alors que tous les discours laissent croire à un proche décollage économique et social. Investisseurs et population s'impatientent: des projets, de grands projets sont annoncés, des documents et des feuilles de route conçus, mais rien de concret. Cependant, Kabbaj rassure et défend la nécessité d'une étape de diagnostic avant le passage à l'acte. «Il faut être plus attentif aux besoins de la population, c'est le seul moyen d'adapter l'offre à la demande», souligne-t-il, ajoutant que les études de marché doivent devenir une étape impérative avant le lancement de n'importe quel projet. Surtout dans le secteur du logement. Le risque, dans le cas contraire, est de retomber dans les erreurs du passé, c'est-à-dire mettre sur le marché une offre immobilière inadaptée aux besoins.
Ayant d'emblée affiché leur intention d'être à l'écoute des besoins sur le terrain, les décideurs de la région ont été particulièrement attentifs aux interventions des promoteurs et agents immobiliers. Laurence Vernet, de Vernet Immobilier, a indiqué par exemple que le bord de mer manque d'habitat de haut standing alors que la demande est forte et que l'offre en termes de studios et petits appartements est rare.
Sajid a évoqué, pour sa part, un réel décalage entre l'offre immobilière et l'offre urbaine. «Les établissements publics n'arrivent pas à suivre le rythme des promoteurs privés. Résultat: on se retrouve avec des zones d'habitat sans les équipements sociaux qui vont avec. Jardins, chaussées, parkings, entre autres», a-t-il expliqué.
Sur le plan quantitatif, 20.000 logements devront être annuellement créés pour absorber la croissance démographique. Cela sans compter le grand nombre de foyers qu'il faudra prévoir pour reloger la population des bidonvilles. Kabbaj a rappelé que Casablanca connaît une croissance démographique de l'ordre de 50.000 habitants par an. Et la crise de l'habitat s'en trouve encore plus accrue. Le problème du foncier, quant à lui, ne fait que compliquer l'intervention au niveau du logement. Selon le wali, 1.000 hectares de zones urbaines doivent être aménagés annuellement et plus de 4.000 hectares sont nécessaires pour satisfaire la demande actuelle. Il faut signaler, par ailleurs, que la rareté du foncier représente un handicap majeur pour le logement comme pour l'investissement. Les zones les mieux équipées en infrastructures affichent des prix exorbitants.
Youssef Iben Mansour, président de l'Alpic a souligné que trois solutions peuvent être envisagées: l'extension de la ville sur les terrains agricoles, le développement de villes nouvelles ou encore la restructuration des anciens quartiers. Il a ajouté que seule une bonne combinaison entre ces trois options sera efficace.
Sur le plan économique, le secteur des services est, selon le directeur du CRI, le seul moyen de contourner le problème du foncier. Ce secteur emploie plus de personnel, occupe moins d'espace et ne nécessite pas de gros investissements. Un raisonnement en phase avec la tendance prêchée actuellement par les décideurs, concernant l'exploration de nouveaux métiers. Fervent défenseur d'une reconversion de Casablanca dans l'activité commerciale, Ben Elafdil explique que la métropole aura moins de mal à se positionner dans ce secteur que dans celui de l'Industrie.
Les Casablancais s'expriment
L'Economiste a suivi de près et pendant plusieurs semaines les dernières évolutions dans le domaine de l'urbanisme à Casablanca. Après avoir interpellé les différents intervenants publics et privés dans le domaine, L'Economiste a décidé de donner la parole à ses lecteurs à travers le forum de son site Web. Un large lectorat s'est montré d'une extrême réactivité au sujet. Les avis enregistrés sur le forum provenaient de lecteurs de toutes les régions du Maroc et même de pays étrangers. C'est dire l'importance que revêt Casablanca dans le développement de tout le pays aux yeux des Marocains.
Plusieurs thèmes ont été abordés. Dans le secteur du logement, les lecteurs de L'Economiste appellent au renforcement des infrastructures pour accompagner les projets d'habitat. Certains avis sont pour sortir les quartiers villas du centre-ville. D'autres pensent le contraire et voient en les jardins des villas des sources d'oxygène. Concernant le commerce et l'industrie, la plupart des avis exprimés penchent pour le maintien des zones industrielles dans les quartiers périphériques.
Sinon, la majorité des interventions s'interrogeaient sur plusieurs aspects de la vie dans la capitale économique. Les lecteurs tiennent surtout à savoir qui fait quoi? Qui prend la décision et comment les tâches sont réparties?
L'Economiste a trouvé le moyen de faire parvenir la voix de ces lecteurs aux décideurs. En effet, Amin Rboub, journaliste à L'Economiste, a rapporté dans un exposé détaillé les résultats de ce forum, mercredi 8 mars dans le cadre de cette rencontre.
Les privés appelés à la rescousse
Que ce soit pour leur efficacité sur le terrain ou pour «leurs poches bien pleines»(dixit Miloud Chaâbi), les promoteurs privés sont de plus en plus sollicités. «Nous avons de l'argent et des compétences. Il faut juste nous faire confiance», a déclaré le président de l'Ulpim. Pour les promoteurs privés, il faut abandonner ces idées dépassée qui voulaient que les terrains «publics» soient exploités par des sociétés «publiques». Actuellement, les autorités ont manifesté leur volonté d'intégrer tous les projets de développement dans une logique de partenariat public-privé. Une manière de trouver de nouvelles sources de financement afin de pouvoir (enfin) lancer les grands chantiers annoncés. Kabbaj l'a dit et répété, «nous sommes en train de chercher les fonds nécessaires, une fois localisés, le décollage de la région est assuré».
La mobilisation pour le développement de la ville est plus que jamais importante. D'ailleurs, à l'atelier organisé mercredi 8 mars par l'Ulpim et l'Alpic (Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Casablanca), en partenariat avec L'Economiste, personne ne manquait à l'appel. Tous les décideurs de la région étaient là, Mohamed Kabbaj, wali du Grand Casablanca et Mohamed Sajid, maire de la ville à leur tête. L'objet de la rencontre était de traiter la question «Quel urbanisme pour Casablanca?».
Impossible, toutefois, de donner une réponse précise. Et pour cause, les hésitations restent toujours de mise alors que tous les discours laissent croire à un proche décollage économique et social. Investisseurs et population s'impatientent: des projets, de grands projets sont annoncés, des documents et des feuilles de route conçus, mais rien de concret. Cependant, Kabbaj rassure et défend la nécessité d'une étape de diagnostic avant le passage à l'acte. «Il faut être plus attentif aux besoins de la population, c'est le seul moyen d'adapter l'offre à la demande», souligne-t-il, ajoutant que les études de marché doivent devenir une étape impérative avant le lancement de n'importe quel projet. Surtout dans le secteur du logement. Le risque, dans le cas contraire, est de retomber dans les erreurs du passé, c'est-à-dire mettre sur le marché une offre immobilière inadaptée aux besoins.
Ayant d'emblée affiché leur intention d'être à l'écoute des besoins sur le terrain, les décideurs de la région ont été particulièrement attentifs aux interventions des promoteurs et agents immobiliers. Laurence Vernet, de Vernet Immobilier, a indiqué par exemple que le bord de mer manque d'habitat de haut standing alors que la demande est forte et que l'offre en termes de studios et petits appartements est rare.
Sajid a évoqué, pour sa part, un réel décalage entre l'offre immobilière et l'offre urbaine. «Les établissements publics n'arrivent pas à suivre le rythme des promoteurs privés. Résultat: on se retrouve avec des zones d'habitat sans les équipements sociaux qui vont avec. Jardins, chaussées, parkings, entre autres», a-t-il expliqué.
Sur le plan quantitatif, 20.000 logements devront être annuellement créés pour absorber la croissance démographique. Cela sans compter le grand nombre de foyers qu'il faudra prévoir pour reloger la population des bidonvilles. Kabbaj a rappelé que Casablanca connaît une croissance démographique de l'ordre de 50.000 habitants par an. Et la crise de l'habitat s'en trouve encore plus accrue. Le problème du foncier, quant à lui, ne fait que compliquer l'intervention au niveau du logement. Selon le wali, 1.000 hectares de zones urbaines doivent être aménagés annuellement et plus de 4.000 hectares sont nécessaires pour satisfaire la demande actuelle. Il faut signaler, par ailleurs, que la rareté du foncier représente un handicap majeur pour le logement comme pour l'investissement. Les zones les mieux équipées en infrastructures affichent des prix exorbitants.
Youssef Iben Mansour, président de l'Alpic a souligné que trois solutions peuvent être envisagées: l'extension de la ville sur les terrains agricoles, le développement de villes nouvelles ou encore la restructuration des anciens quartiers. Il a ajouté que seule une bonne combinaison entre ces trois options sera efficace.
Sur le plan économique, le secteur des services est, selon le directeur du CRI, le seul moyen de contourner le problème du foncier. Ce secteur emploie plus de personnel, occupe moins d'espace et ne nécessite pas de gros investissements. Un raisonnement en phase avec la tendance prêchée actuellement par les décideurs, concernant l'exploration de nouveaux métiers. Fervent défenseur d'une reconversion de Casablanca dans l'activité commerciale, Ben Elafdil explique que la métropole aura moins de mal à se positionner dans ce secteur que dans celui de l'Industrie.
Les Casablancais s'expriment
L'Economiste a suivi de près et pendant plusieurs semaines les dernières évolutions dans le domaine de l'urbanisme à Casablanca. Après avoir interpellé les différents intervenants publics et privés dans le domaine, L'Economiste a décidé de donner la parole à ses lecteurs à travers le forum de son site Web. Un large lectorat s'est montré d'une extrême réactivité au sujet. Les avis enregistrés sur le forum provenaient de lecteurs de toutes les régions du Maroc et même de pays étrangers. C'est dire l'importance que revêt Casablanca dans le développement de tout le pays aux yeux des Marocains.
Plusieurs thèmes ont été abordés. Dans le secteur du logement, les lecteurs de L'Economiste appellent au renforcement des infrastructures pour accompagner les projets d'habitat. Certains avis sont pour sortir les quartiers villas du centre-ville. D'autres pensent le contraire et voient en les jardins des villas des sources d'oxygène. Concernant le commerce et l'industrie, la plupart des avis exprimés penchent pour le maintien des zones industrielles dans les quartiers périphériques.
Sinon, la majorité des interventions s'interrogeaient sur plusieurs aspects de la vie dans la capitale économique. Les lecteurs tiennent surtout à savoir qui fait quoi? Qui prend la décision et comment les tâches sont réparties?
L'Economiste a trouvé le moyen de faire parvenir la voix de ces lecteurs aux décideurs. En effet, Amin Rboub, journaliste à L'Economiste, a rapporté dans un exposé détaillé les résultats de ce forum, mercredi 8 mars dans le cadre de cette rencontre.
Les privés appelés à la rescousse
Que ce soit pour leur efficacité sur le terrain ou pour «leurs poches bien pleines»(dixit Miloud Chaâbi), les promoteurs privés sont de plus en plus sollicités. «Nous avons de l'argent et des compétences. Il faut juste nous faire confiance», a déclaré le président de l'Ulpim. Pour les promoteurs privés, il faut abandonner ces idées dépassée qui voulaient que les terrains «publics» soient exploités par des sociétés «publiques». Actuellement, les autorités ont manifesté leur volonté d'intégrer tous les projets de développement dans une logique de partenariat public-privé. Une manière de trouver de nouvelles sources de financement afin de pouvoir (enfin) lancer les grands chantiers annoncés. Kabbaj l'a dit et répété, «nous sommes en train de chercher les fonds nécessaires, une fois localisés, le décollage de la région est assuré».