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Terre de femmes Thème de la conférence de Benchaâbane à la journée cop22 de la fondation Yves Roche Résilience des femmes face aux changements climatiques


 La singularité de l’action des femmes, cas du Maroc


La moitié de la population marocaine vit aujourd'hui dans les compagnes.
Un milieu rural en contact direct avec la nature et qui subit tous les effets du changement climatique. Ces écosystèmes naturels sont le grenier des populations rurales et leur procurent les ressources indispensables à leur vie (terres arables, eau pour l'irrigation, ressources forestières pour les pâturages et bois de chauffe....). Au Maroc les changements climatiques se traduisent par la rareté des pluies et la faiblesse de leur ampleur et fréquence ainsi que par la réduction notable des autres ressources naturelles. Les femmes restées au village se retrouvent toutes seules à faire face aux changements climatiques et souvent, leur détermination les incite à sauvegarder les acquis. Elles développent tout naturellement des stratégies de résistance et de résilience face à ces changements aidées en cela par la solidarité légendaire des femmes : quand un malheur frappe quelqu’un ou qu’il tombe malade, ce sont les femmes qui les premières se rendent à son chevet. Quand un nourrisson perd sa maman, c’est la voisine qui aussitôt offre le sein à l’orphelin. Les hommes peuvent toujours quitter les champs et se rendre en ville à la recherche d'un nouvel emploi dans le bâtiment, l'hôtellerie ou créer des petits commerces. Les femmes, elles, sous le poids des traditions et parfois à cause de l'analphabétisme, ne s'autorisent guère cet exode vers les villes pour chercher du travail. Elles sont obligées de chercher sur place les solutions économiques pour améliorer le quotidien et assurer l'éducation des enfants. Ainsi se retrouvent-elles seules sur les premières lignes de la lutte contre les changements climatiques, lesquelles avaient affaibli leurs productions végétales. Au Maroc, elles sont nombreuses à faire face aux aléas et ce en l'absence des hommes, de l'état et des élus. L'état étant quasi absent de certaines régions rurales, les femmes s'organisent en société civile, créent des associations, suivent des formations et portent des projets générateurs de revenu pour elles-mêmes et pour leur communauté. Celles qui ont réussi à se faire une place en ville après de brillantes études sont souvent inspirées par ces mères-courage restées à la compagne face aux difficultés générées par la sécheresse, l'érosion des sols, les inondations... Ces citadines se solidarisent tout naturellement avec les autres femmes et finissent par créer un mouvement animé par la volonté de garantir une dignité aux femmes et faire d'elles les gardiennes du milieu naturel et de véritables sentinelles dans la lutte du réchauffement climatique. Souvent leurs efforts ne sont pas valorisés comme il se doit par les pouvoirs publics et les élus. Ces derniers y voient de redoutables concourantes. Alors la majorité de leurs bailleurs de fond sont des ONG et quelques entreprises nationales ou internationales. Le prix terre de femmes porté par la fondation Yves Rocher, est qui s'est élargi au Maroc depuis huit ans a donné une bouffée d'oxygène et booster cet élan. Il a permis à des femmes marocaines porteuses de projets de développement durable de pouvoir financer des actions qui ont pour objet la protection de l'environnement. En tant que membre du jury "Prix Terre de Femmes", je considère cette initiative et généreuse très stimulante pour les candidates. « Terre de femmes » nous permet aujourd'hui de disposer d'une base de données sur ces projets repartis du sud au nord et de l'est à l'ouest du royaume. Cette radiographie donne à elle seule une idée claire de l'engagement et de l'implication de la femme marocaine qui aujourd'hui dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le coup de pouce que représente ce prix a parfois pu faire des miracles. Car avec peu la femme marocaine a appris à faire beaucoup et souvent mieux. Longue vie à "Terre de Femmes " et à toutes femmes désormais ni insoumises à la fatalité du genre ni aux affres du réchauffement climatique. Ce sont toujours les femmes qui savent célébrer à leur façon l'union harmonieuse de l’Homme et de la terre.
 
Abderrazzak Benchaâbane

 
 


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