La villa et les Jardins Majorelle
En 1923, Jacques Majorelle fait construire une imposante villa de style mauresque Bou saf-saf, à la limite de la palmeraie. Il dessine les motifs des zelliges, ces mosaïques qui couvrent les murs, peint les vantaux de la porte d'entrée en cèdre de motifs géométriques bleu dur, vert et rouge sombre. Ces mêmes couleurs sont utilisées pour la décoration intérieure dont les références à l'art traditionnel marocain sont évidentes. Enfin une tour légèrement en retrait accentue le côté saharien de cette construction devant laquelle s'étale un grand bassin. <br /><br />Autour de cette maison, il conçoit un jardin comme une immense oasis de verdure dans laquelle les espèces les plus extraordinaires, les plus luxuriantes s'épanouissent avec bonheur. Les volutes extravagantes qui ornaient à profusion les vases, les meubles, les vitraux de l'Ecole de Nancy auraient-elles à jamais marqué l'imaginaire de l'artiste? Toujours est-il qu'il ne cesse d'enrichir son jardin avec les essences les plus rares : 1800 sortes de cactées, fleurs tropicales, bananiers, fougères géantes et 400 variétés de palmiers envahissent l'espace répandant leurs parfums enivrants sur quatre hectares. Onze bassins de différentes formes rafraîchissent ce somptueux jardin. <br /><br />En 1931, à l'opposé de la villa mauresque, il confie à l'architecte Sinoir la construction d'un atelier de style moderne dans lequel il se retire pour travailler. <br /><br />En 1955, la villa familiale Bou saf-saf, entourée de son parc d'un hectare, fut séparée du restant de la propriété. Le jardin exotique de trois hectares qui entourait l'atelier de Jacques Majorelle fut alors ouvert au public. Par la suite ce vaste espace fut morcelé et certaines parties furent vendues. <br /><br />Aujourd'hui, la villa Bou saf-saf appartient à Yves Saint Laurent et à Pierre Bergé. Ils ont permis sa restauration ainsi que celle d'une partie des jardins toujours ouverte au public. <br /><br />L'atelier a été transformé en musée d'art islamique.